samedi 29 avril 2017

Femmes africaine et les sciences, un désamour? (par N'Datchoh Evelyne Touré)

          (N’Datchoh Evelyne Touré, jeune chercheuse africaine de l’Université Félix houphouët Boigny d’Abidjan lance un vibrant appel à ses sœurs africaines. Les sciences ne doivent pas être considérées comme la propriété exclusive des hommes. Elle appelle les jeunes femmes africaines à intéresser un peu plus aux sciences dures.)
Une tendance à la hausse de la scolarisation des filles est observée en Afrique subsaharienne depuis les années 2000. Selon L’UNESCO, l’Afrique sub-saharienne a enregistré une augmentation de scolarisation de la fillette et de la jeune fille de 56% depuis 1970 (voir http://www.uis.unesco.org/_LAYOUTS/UNESCO/no-girl-left-behind/index-fr.html#lastmile-1). Cependant, malgré cette progression du taux de scolarisation, de nombreuses filles restent encore en dehors du système éducatif car n’ayant jamais eu la chance d’accéder à l’école. A côté de celles-ci, il y a également celles qui commencent tardivement l’école (c’est à dire à 10 ans et plus). Même s’il y a beaucoup à dire et à faire pour la scolarisation de la fillette et la jeune fille en Afrique, le but de cet article comme son titre le souligne, reste une invitation aux fillettes et jeunes filles d’Afrique sub-saharienne à la Science. Ainsi, pour la suite, notre propos se focalisera sur les Sciences, par voie de conséquence à celles qui ont eu la chance d’avoir accès à l’école et cela pas par soucis de discrimination. Une autre réflexion pourra se consacrer à la scolarisation de la fillette et de la jeune fille en Afrique sub-saharienne.
            Le constat que l’on fait après un tour dans les facultés et départements de sciences mathématiques, informatiques, technologiques, physiques et biologiques dans de nombreuses universités d’Afrique sub-saharienne est le faible nombre de femmes présentes dans ces lieux comparé à la masse masculine. Par exemple à l’université Felix Houphouet Boigny d’Abidjan Cocody en Cote d’Ivoire, les femmes chercheures et enseignant-chercheures ne représentent que 26% du nombre total des chercheur et enseignant-chercheurs que compte cette institution. Si l’on rencontre un peu plus de femmes et jeune filles dans les milieux de sciences biologiques et naturelles, on se croirait cependant en “milieu réservé pour les hommes” dans les milieux mathématiques, informatiques, technologiques et physiques. Par exemple, à la faculté de sciences, structure de la matière et Technologie de cette institution de cette même institution ivoirienne, la gente féminine ne représente qu’environ 10% du personnel enseignant et de recherche. La question qui vient alors à l’esprit est: “où sont passées toutes les jeunes filles dont le taux de scolarisation s’est amélioré de 56% depuis les années 1970 selon l’UNESCO?” En vue de comprendre ce phénomène de “disparition” ou “forte réduction”, il faudrait analyser le nombre de filles dans les lycées qui sont l’avant chambre des universités. Force est aussi de constater que déjà, au lycée, les jeunes filles sont plus nombreuses dans les filières non dédiées à la science comme s’il y avait quelque choses d’effrayant et de repoussant dans les filières préparant aux sciences mathématiques, informatiques, technologiques et physiques. Aussi longtemps, dans de nombreux milieux, on a fait croire qu’en se consacrant à la Science, on ne pouvait pas être coquette et prendre soin de soi, ou encore qu’une femme d’Afrique sub-saharienne n’avait pas besoin de faire des études scientifiques car cela serait incompatible avec la formation et la gestion de famille. De plus, que la Science restait trop difficile et serait réservée aux hommes. Tous ces préjugés et clichés n’ont pour but que de détourner les jeunes filles de la Science. Ce paragraphe vous invite donc, fillettes, filles, jeunes filles d’Afrique sub-saharienne à dépasser ces clivages et clichés, de vous retrousser les manches afin de prendre part au développement du continent, en vous intéressant à la Science et à la choisir. En effet, le monde de la recherche scientifique a besoin de votre dextérité, votre savoir-faire, votre grâce et de votre féminité pour son progrès dans nos sociétés d’Afrique sub-sahariennes. Les milieux de Science mathématiques, informatique, biologique et physique ont besoin de vous afin de rayonner sur le continent et trouver des solutions aux nombreux problèmes de nos populations. C’est aussi le lieu de faire un hommage à toutes ces femmes célèbres ou pas d’Afrique et du monde entier qui ont fait et continuent de faire avancer la Science.
A quand une Marie Curie africaine? Toutes à la Science pour le progrès de l’Afrique!!!!!!!!!!!!!!!!!!


                                                                                     N’Datchoh E. T.

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