Si le 8 mars 1977 l’ONU adopte une résolution demandant a
ses membres de célébrer « une journée des Nations-Unies pour les droits de
la femmes et la paix dans le monde », cela est la conséquence des années
de luttes menées par les femmes pour que leurs droits soient reconnus. Il est
maintenant sûr qu’il ne viendra plus à personne, si conservatrice soit-elle, de
remettre cela en question.
Cependant,
il ne faudrait pas considérer cela comme une arrivée. Si cette journée a levé
cette espèce de voile pudique qui recouvrait la maltraitance et l’’affront
faits aux femmes, c’est pour que sous la lumière, tout comportement déviant
soit décrié et que les femmes recouvrent leurs droits
Un
regard rétrospectif nous montre que des efforts ont été faits dans plusieurs
domaine en Afrique :
- Le
travail des femmes : Il est de plus en plus admis qu’à l’instar des
hommes, les femmes ont le droit de travailler (il y a de moins en moins de
métiers considérés comme masculins donc interdits au femmes)
- La
scolarisation : Le nombre de jeunes filles inscrites dans les écoles
tend à atteindre celui des garçons même si cela décroit rapidement et que cette
déperdition est due aux travaux ménagers auxquels les filles sont plus astreintes
que les garçons.
- L’excision :
ce phénomène est maintenant perçu comme quelque chose contre lequel il faut
lutter. Malgré la complicité de certains parents et de certaines autorités, le
nombre des victimes est en train de baisser.
Telles
sont les progrès à relever. Que reste-t-il comme combat aujourd’hui en Afrique
en vue de l’émancipation des femmes ?
- Le
mariage précoce : Malgré les cris qui se sont élevés, le mariage
précoce n’est pas prêt à disparaître. Diverses raisons rétrogrades ont été
avancées en faveur de cette pratique. On essaie de faire passer à pertes et
profits les diverses conséquences néfastes (mortalité à la couche, interruption
de l’école…)
- Le
lévirat : Malgré les grandes études que font les femmes, la loi du
lévirat continue dans certains milieux. Non seulement les femmes ne peuvent pas
hériter, mais elles font elles-mêmes partie de l’héritage.
- Le
viol et la violence faite aux femmes : Beaucoup continuent
malheureusement à trouver le viol normal, notamment dans les foyers. En plus,
toute violence faite aux femmes est prise comme une correction, ou comme
faisant partie de l’éducation.
Nous
pourrions continuer à citer les droits que les femmes doivent encore acquérir
ici en Afrique ; ils sont trop nombreux. La première chose à faire, c’est
de déconstruire notre propre mentalité, de telle sorte que nous soyons capables
de reconnaître que le sort que nous réservons aux femmes n’est pas normal. Ce
qui est encore plus pervers, c’est de faire croire aux femmes que c’est par
leur faute ou pour leur bien qu’elles sont traitées ainsi.
Chaque
fois qu’un homme est capable de lutter pour les droits des femmes, c’est notre
terre qui prend un visage plus humain. Combien d’hommes vont prendre parti
cette année ?
Bonne
fête à toutes les reines !!!
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