Pourquoi en Centrafrique, l’assassinat d’un conducteur
de moto-taxi dans la nuit du vendredi 25 septembre au samedi 26 a entrainé une
flambée de violence qui s’est soldée pour soixante-un (61) morts et trois cents
(300) blessés ? Pourtant ce n’est pas la première fois qu’une personne a
été assassinée depuis que ce pays connait des troubles. Pour les autorités de
la transition, c’est une énième tentative de déstabilisation avec en prime un
coup d’Etat. Tout cela est possible mais pour que la Centrafrique retrouve le
chemin de la normalité, il lui faut exorciser ses vieux démons, en
l’occurrence, cinq mensonges à reconnaitre afin de les corriger.
Il n’y a pas de problème confessionnel en Centrafrique.
En fait quel est le problème qui existe dans ce pays ? Comment peut-on
l’expliquer ? Suffit-il de proclamer qu’un problème n’est pas pour qu’il
ne soit pas ? Tout le monde sait que le problème centrafricain épouse les
cadres d’une division des populations selon leur croyance et que le choix des
victimes se fait selon leur confession religieuse. Ne faudrait-il pas
reconnaitre un mal pour pouvoir le soigner ? Si les maux font peur et
qu’on ne veut parler de problème confessionnel, au moins que l’on puisse parler
de problème communautaire.
Les forces internationales sont à l’origine des
problèmes de la Centrafrique. Rien n’est plus faux que cette croyance. Sans les forces
internationales, la situation serait pire que ce que l’on connait maintenant.
La Centrafrique a besoin des formes militaires internationales pour retrouver
la paix et organiser les élections à venir. La paix n’est possible que grâce
aux forces internationales.
Les Facas sont les seules capables de restaurer la
paix. Il est vrai qu’un Etat souverain doit disposer de ses propres forces
militaires. Restaurer les Facas (forces armées centrafricaines) ramènerait-il
automatiquement la paix ? Quelles Facas restaurer ? S’agit-il des
facas de la fin du règne de Bozize ? Oublie-t-on si vite la
désorganisation totale des forces armées centrafricaines au point où elles ont
été incapables de résister au rouleau compresseur Sélèka qui envahissait la
Centrafrique ? Faut-il rappeler le dernier recrutement des Facas de l’ère
Bozizé qui a vu une émeute à Bangui. L’armée centrafricaine était devenue une
armée ethnique au service d’un homme et d’une région. Ne faut-il pas carrément
créer une armée républicaine au lieu de vivre une nostalgie « dégénératrice » ?
La Centrafrique a besoin d’une nouvelle armée, déterminée et vraiment
nationale.
Les ONG ne sont là que pour exploiter le peuple.
Le combat de toute la société civile et et tous les politiques devraient être
pour la protection des humanitaires. Avec tous les déplacés que connait la
Centrafrique, il y a un grand besoin des ONG. Il ne sert à rien de les jeter à
la vindicte populaire. Il n’est pas normal qu’à chaque crise, les locaux des
organisations humanitaires ne soient pas seulement pillés mais saccagés. A
chaque fois, il est difficile d’aider les déplacés car les entrepôts sont
pillés pendant les crises.
Tous les antibalaka sont bons, tous les ex seleka sont
mauvais. Il est toujours facile pour un esprit paresseux d’être manichéens.
La réalité n’est pas aussi claire. Tous les antibalakas ne sont pas des
nationalistes épris de justice. Il y a parmi les groupes des antibalakas ceux
qui ne sont que des bandits de grands chemins, des groupes qui cherchent à
profiter de la situation pour s’enrichir et se venger. D’autre part, tous les
groupes d’ex sélékas ne sont pas mauvais. Il y en a qui cherchent le bien de la
Centrafrique.
La Centrafrique a intérêt à rejeter tous ces mensonges
qui ne sont que pure idéologie. Il faut donc que tous les centrafricains de
bonne volonté puissent se mettre ensemble pour la reconstruction de leur pays.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire