mardi 27 octobre 2015

Congo : référendum constitutionnel, un cas d'école ? (par Pascal Djimoguinan)


            Le résultat du référendum au Congo Brazzaville vient de sortir. Le ministre de l’intérieur, mr Raymond Mboulou a communiqué ce mardi 27 octobre 2015 les chiffres : La participation a été de 72,44% et le oui l’a emporté de 92,96%. Un boulevard souvre-t-il devant le président Sassou Nguesso pour son troisième mandat ?

            L’opposition qui avait appelé à boycotter ce référendum a beau jeu de dénoncer ces résultats. La relecture des jours qui ont précédé le référendum montre combien cette opposition est sinon dans la complaisance, du moins dans l’amateurisme.

            La dénonciation de ce référendum faite par l’opposition est louable car il s’agissait de faire sauter deux verrous, à savoir, l’interdiction au président Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat et la limite d’âge.

On peut parler de deux grandes erreurs de l’opposition :

- Première erreur. L’opposition a trop compté sur l’extérieur comme si elle ne pensait pas que les forces vives intérieures étaient capables de donner le la. Alors que les manifestations de la population semblaient ébranler le régime, il a suffi d’une phrase du président français François Hollande pour que tout retombe. C’était comme si le Congo était une province de la France.

- Deuxième erreur. L’opposition politique semble être plutôt ethnique que national. L’opposition n’a pas réussi à tenir un discours d’hommes d’Etat capables de réunir la nation. C’était comme si l’on était revenu au temps des milices qui avaient régenté le pays au temps de la guerre civile (cobras, ninja…). Rien que la ville de Brazzaville montre cette triste réalité : côté nord opposé au côté sud.

            Les hommes politiques congolais ne sont-ils pas encore prêts pour une révolution ? La comparaison avec le Burkina Faso est tentante. Qu’est-ce qui était présent au Burkina et qui a manqué au Congo ? Est-ce l’absence d’un homme comme Sankara qui aurait enfoui dans la pâte congolaise le ferment de la nation ?

            Sans doute les hommes politiques congolais sont des hommes d’une région avant d’être des hommes de la nation. Il faudrait méditer cela.
            Il faut maintenant se demander quelle sera la suite des événements.


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