Le résultat du référendum au Congo Brazzaville vient de
sortir. Le ministre de l’intérieur, mr Raymond Mboulou a communiqué ce mardi 27
octobre 2015 les chiffres : La participation a été de 72,44% et le oui l’a
emporté de 92,96%. Un boulevard souvre-t-il devant le président Sassou Nguesso
pour son troisième mandat ?
L’opposition qui avait appelé à boycotter ce référendum a
beau jeu de dénoncer ces résultats. La relecture des jours qui ont précédé le
référendum montre combien cette opposition est sinon dans la complaisance, du
moins dans l’amateurisme.
La dénonciation de ce référendum faite par l’opposition
est louable car il s’agissait de faire sauter deux verrous, à savoir, l’interdiction
au président Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat et la limite d’âge.
On
peut parler de deux grandes erreurs de l’opposition :
- Première erreur. L’opposition
a trop compté sur l’extérieur comme si elle ne pensait pas que les forces vives
intérieures étaient capables de donner le la. Alors que les manifestations de
la population semblaient ébranler le régime, il a suffi d’une phrase du
président français François Hollande pour que tout retombe. C’était comme si le
Congo était une province de la France.
- Deuxième erreur. L’opposition
politique semble être plutôt ethnique que national. L’opposition n’a pas réussi
à tenir un discours d’hommes d’Etat capables de réunir la nation. C’était comme
si l’on était revenu au temps des milices qui avaient régenté le pays au temps
de la guerre civile (cobras, ninja…). Rien que la ville de Brazzaville montre
cette triste réalité : côté nord opposé au côté sud.
Les hommes politiques congolais ne sont-ils pas encore
prêts pour une révolution ? La comparaison avec le Burkina Faso est
tentante. Qu’est-ce qui était présent au Burkina et qui a manqué au Congo ?
Est-ce l’absence d’un homme comme Sankara qui aurait enfoui dans la pâte
congolaise le ferment de la nation ?
Sans doute les hommes politiques congolais sont des
hommes d’une région avant d’être des hommes de la nation. Il faudrait méditer
cela.
Il faut maintenant se demander quelle sera la suite des
événements.