Mais quelle mouche a piqué les militaires du régiment de
sécurité présidentielle (RSP) du Burkina avec à leur tête le général Gilbert
Diendéré en ce mois de septembre 2015 ?
Alors qu’une transition était en cours et que des
élections étaient en vue, les militaires de la garde prétorienne de l’ancien
président Blaise Compaoré avaient choisi de passer par un putsch pour tout
balayer et remettre un militaire au pouvoir. Ils étaient les seuls par ailleurs
à ne pas se rendre compte qu’ils allaient à contre sens de l’histoire. C’est l’image
d’un chauffeur au volant d’une voiture sur une autoroute mais avec cette
particularité qu’il roule dans le sens inverse de la circulation. On peut s’imaginer
le danger qu’il représente pour les autres usagers de la route.
Un adage a beaucoup eu de succès dans les medias sociaux
pendant le putsch : « C’est le
coup d’Etat le plus bête du monde ».
Contre mauvaise fortune il faut faire bon cœur. Ce putsch
ne devait pas avoir lieu mais les faits sont têtus. Il faut donc en savoir
tirer une leçon pour l’avenir. Tous les militaires doivent savoir que le temps
des coups d’Etat est fini. Il faut laisser la place à la parole libérée.
Les burkinabè ont su défendre leur liberté. Nous tirons
notre chapeau aux militaires burkinabè qui n’ont pas voulu suivre la division
présidentielle dans son errement.
Le général Gilbert Diendéré a eu l’honnêteté
intellectuelle de reconnaître avoir fait une bêtise et de l’avoir affirmé après
son entretien avec Yayi Boni et Mahamadou Issoufou. Ce qu’il a dit devrait être
affiché dans tous les académies militaires en Afrique :
« Pour moi, le putsch est terminé, et on n’en parle plus,.
Je déplore dans un premier
temps les différentes victimes - parce qu’il y a eu quand même des
victimes, il y a eu des blessés -, ça c’est mon très grand regret. Il y a
eu des dégâts matériels. C’est un très grand regret pour moi. Je crois que nous
avons tiré les leçons pour l’avenir… Le plus gros tort a été de faire ce
putsch, parce qu’aujourd’hui, lorsque l’on parle de démocratie, on ne peut pas
se permettre des actions de ce genre. Enfin, cela s’est passé. Nous avons su
que le peuple n’était pas favorable à cela, c’est pour cela que nous avons tout
simplement abandonné. »
Vraiment le peuple pour une des rares fois n'a pas suivi...
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