vendredi 25 septembre 2015

Burkina, les leçons d'un putsch finalement pas si bête (par Pascal Djimoguinan)



            Mais quelle mouche a piqué les militaires du régiment de sécurité présidentielle (RSP) du Burkina avec à leur tête le général Gilbert Diendéré en ce mois de septembre 2015 ?
            Alors qu’une transition était en cours et que des élections étaient en vue, les militaires de la garde prétorienne de l’ancien président Blaise Compaoré avaient choisi de passer par un putsch pour tout balayer et remettre un militaire au pouvoir. Ils étaient les seuls par ailleurs à ne pas se rendre compte qu’ils allaient à contre sens de l’histoire. C’est l’image d’un chauffeur au volant d’une voiture sur une autoroute mais avec cette particularité qu’il roule dans le sens inverse de la circulation. On peut s’imaginer le danger qu’il représente pour les autres usagers de la route.
            Un adage a beaucoup eu de succès dans les medias sociaux pendant le putsch : « C’est le coup d’Etat le plus bête du monde ».
            Contre mauvaise fortune il faut faire bon cœur. Ce putsch ne devait pas avoir lieu mais les faits sont têtus. Il faut donc en savoir tirer une leçon pour l’avenir. Tous les militaires doivent savoir que le temps des coups d’Etat est fini. Il faut laisser la place à la parole libérée.
            Les burkinabè ont su défendre leur liberté. Nous tirons notre chapeau aux militaires burkinabè qui n’ont pas voulu suivre la division présidentielle dans son errement.
            Le général Gilbert Diendéré a eu l’honnêteté intellectuelle de reconnaître avoir fait une bêtise et de l’avoir affirmé après son entretien avec Yayi Boni et Mahamadou Issoufou. Ce qu’il a dit devrait être affiché dans tous les académies militaires en Afrique :
            « Pour moi, le putsch est terminé, et on n’en parle plus,. Je déplore dans un premier temps les différentes victimes - parce qu’il y a eu quand même des victimes, il y a eu des blessés -, ça c’est mon très grand regret. Il y a eu des dégâts matériels. C’est un très grand regret pour moi. Je crois que nous avons tiré les leçons pour l’avenir… Le plus gros tort a été de faire ce putsch, parce qu’aujourd’hui, lorsque l’on parle de démocratie, on ne peut pas se permettre des actions de ce genre. Enfin, cela s’est passé. Nous avons su que le peuple n’était pas favorable à cela, c’est pour cela que nous avons tout simplement abandonné. »



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