Il est plus facile de faire d'un être humain un esclave plutôt que de l’amener à la liberté. D’aucuns se rappellent les éditoriaux à la Radio
Nationale quand le président Ngarta Tombalbaye gouvernait. Une de ces phrases
continue encore de résonner à l’oreille de certains : « Élever un être humain en dignité, c’est
promouvoir le bonheur, c’est créer autour de soi des assassins, des ingrats et multiplier le
nombre des mécontents. » Bon nombre d’humains vivent de rancœur et de
jalousie envers les autres et sont prêt à perdre toute respectabilité pourvu
que leurs intérêts mesquins soient assouvis.
Tout homme d’Etat devrait avoir pour objectif la
formation de citoyens de valeurs, des hommes de devoir prêts à s’engager au
service du bien-commun et de l’intérêt général. La nation ne se formera qu’à
cette condition, que tous soient épris de liberté, de l’honneur et du travail
bien fait.
Toute personne qui travaille devrait être le commis de l’Etat
plutôt que le griot au service d’un homme et cherchant ainsi à s’enrichir sur
le dos du contribuable. Faut-il encore le répéter ? L’Etat n’est pas un
gâteau à partager entre tous les « opportunistes de tous poils » qui
se bousculent pour les fauteuils.
La tentation est grande pour les hommes d’Etat : s’entourer
de la racaille de la pire espèce, prêt à tout pour les couvrir d’éloges et
garder ainsi leurs privilèges. Ces hommes sont prêts à toute humiliation, prêts
à perdre toute dignité pour les beaux yeux du prince.
Le prince peut facilement s’habituer à cette cour qui
pour garder sa place, n’hésitera pas à user et à abuser de la répression et de
la censure. Avec cette méthode, on ne va pas avoir des citoyens mais des chiens
battus. Cette paix difficilement acquise ne sera que la « paix des
cimetières » où il n’y aura aucune contestation parce que les morts ne
parlent pas.
Une tâche plus exaltante mais plus difficile pour un vrai
homme d’Etat est de privilégier l’éducation des citoyens. Tâche difficile parce
que les hommes ne sont pas des réservoirs à remplir avec un savoir qu’on leur
impose. Ce sont des hommes libres qui savent ce qui est bon pour eux et doivent
ainsi participer à leur éducation. Tâche exaltante parce qu’elle produit des
citoyens égaux en dignité, devant une loi juste. La construction d’un Etat
juste et mature est à ce prix.
Pour tout homme d’Etat, le choix est clair :
- Choisir d’un côté la répression
et la censure comme méthode de gouvernement. C’est le rêve des faibles et des
parvenus.
- De l’autre côté, choisir l’éducation
à la liberté. C’est le propre des forts et des intègres.
C’est à cette aune que nous jugeons les vrais hommes d’Etat.
A chacun de faire son choix !