Il est des moments où le
discours, si consolant soit-il, doive laisser la place à l’agir. L’agir vient
éprouver le discours pour en tirer ce qu’il y a d’authentique. Beaucoup de
choses ont été dites sur l’écologie au Tchad. Il s’agit maintenant de voir
comment mettre en œuvre tout ce discours qui jusque-là ne se satisfaisait que
de son ergotage et de son autosatisfaction.
Il s’agit, dans un premier temps de faire un bilan de ce
qui se fait déjà, avant d’entreprendre quelques actions même si elles seront
limitées dans le temps et dans l’espace. Il nous faut prendre au sérieux la
remarque de Jacques Chirac dans son discours devant l’assemblée plénière du IVème
Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg en Afrique du Sud : « Notre maison brûle et nous regardons
ailleurs. »
Il nous faut maintenant arrêter de faire semblant de regarder
ailleurs. Les efffets du réchauffement climatique se font de plus en plus
sentir. Que faisons-nous de notre maison commune ?
Au Tchad, il y a quelques dates à retenir car il y a déjà
quelque chose qui se fait et qui pourrait servir de tremplin pour aller plus
loin.
- 1972, semaine de l’arbre
instituée par le gouvernement du Tchad ; Avec un certain engouement, des
milliers d’arbustes sont plantées avec la fameuse formule « Celui qui n’a pas planté un arbre avant de
mourir a vécu inutilement. »
- 2009, Interdiction de l’utilisation
du charbon et du bois vert pour lutter contre la déforestation. Cette mesure,
bien qu’impopulaire chez les ménagères habituées à utiliser le bois de
chauffage et le charbon, a pour but de lutter contre la déforestation sauvage
du pays. Il faudrait encourager l’usage du butane en évitant les ruptures de
stock.
- Avril 2010, Marie-Thérèse
Mbailemdana, alors maire de N’Djamena, a interdit l’utilisation des sacs de
plastique communément appelés « léda ». Ces sacs qui, à l’origine,
semblaient être une trouvaille ingénieuse pour faire les courses a très
rapidement montré ses mauvais côtés. On retrouvait ces sacs partout, sur les
routes, accrochés aux arbres, emportés par le vent. Les sacs de plastiques
étaient devenus un vrai cauchemar pour les habitants de N’Djamena.
Pour ne pas multiplier les actions, il suffit de se
demander comment optimiser celles qui ont déjà été entreprises.
- La semaine nationale de l’arbre continue chaque année.
On mobilise la population pour planter les arbres mais dès que la semaine de l’arbre
est passée, les arbustes meurent faute de soins. Il s’agit maintenant de se
demander comment entretenir les arbres plantés pendant la semaine de l’arbre.
Tout doit commencer par une conscience citoyenne. Chacun doit se demander ce qu’il
doit faire et s’y engager pour sauver les arbres plantés. Si chaque personne s’engage
à ne s’occuper que d’un arbuste pendant l’année qui suit sa plantation, un pas
aura été fait.
- L’effort pour ne pas utiliser le charbon et le bois
vert est sans doute le plus difficile. Il y a des solutions alternatives qui
consistent à trouver à côté du gaz butane trop cher pour certaines bourses.
Chaque municipalité devrait étudier le problème pour aider la population à se
passer du charbon et du bois vert. Entre autres solutions, il y a l’usage des
fruits du palmier doum pour faire la cuisine.
- Enfin, pour les sacs en plastique, il est étonnant de
voir pourquoi les autres villes n’ont pas suivi N’Djamena dans l’interdiction
de leur usage. Tout le travail reste encore à faire dans les provinces. A N’Djamena,
c’est un vrai succès. Il est difficile d’y voir les sacs de plastique. Nous
attendons que les maires des autres villes interdisent l’importation et l’utilisation
des sacs de plastique.
Ce qui a été fait jusque-là ressemble à une goutte d’eau mais
n’est-ce pas ces gouttes qui font les rivières ? Aucune action, si petite
soit-elle n’est inutile quand il s’agit de lutter contre le réchauffement
climatique. Chacun doit s’y engager et s’ingénier à trouver un moyen pour
devenir un « acteur écologique ». Voilà l’appel de notre temps.
Soyons des « acteurs écologiques ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire