dimanche 12 janvier 2020

MESSAGE DES EVEQUES DE LA CENTRAFRIQUE


MESSAGE DES EVEQUES DE CENTRAFRIQUE À L’EGLISE FAMILLE DE DIEU AUX HOMMES ET AUX FEMMES DE BONNE VOLONTE « DE TOUTES LES NATIONS, FAITES DES DISCIPLES…» (Mt 28,19)
1. Chers frères et sœurs et vous tous hommes et femmes de bonne volonté, que le Seigneur vous bénisse et vous garde. Qu’il fasse briller sur vous son visage et qu’il vous apporte la paix (cf. Nb 6,22-27).
2. Nous, évêques de Centrafrique, réunis en session ordinaire du 06 au 12janvier 2020, dans le contexte de la célébration des 125 ans d’évangélisation en Centrafrique, sommes fidèles au rappel du mandat missionnaire fait par le pape François pour le mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019 : « Baptisés et envoyés, l’Eglise du Christ en mission dans le monde ». Conscients de notre responsabilité pastorale à la lumière de la crise sociopolitique en République Centrafricaine, nous voudrions porter un regard sur la vie missionnaire de l’Eglise et livrer un message d’espérance, de paix et d’éveil de conscience.
I – REGARD SUR L’ÉVANGELISATION EN CENTRAFRIQUE
 3. Après 125 ans d’évangélisation, nous rendons grâce à Dieu pour son œuvre de salut dans la vie du peuple centrafricain à travers l’engagement des hommes et des femmes de foi. Nous rendons hommage à tous les missionnaires, religieux et religieuses, laïcs, dont le témoignage de foi et de dévouement a été et reste encore un modèle dans l’édification des communautés ecclésiales. Aussi, nous nous inclinons devant la mémoire de ceux et celles qui ont suivi le Christ au calvaire et ont porté en leur corps ses souffrances, comme martyrs. Que le grain de blé, qu’ils sont devenus, porte de bons fruits en abondance pour la plus grande gloire de Dieu et le salut de notre peuple.
 4. Aujourd’hui, c’est nous que Jésus appelle à participer à son autorité (cf. Mt 28,18-20), à sa prédication (cf. Mt 4,17 ; 10,7), à sa puissance d’amour (Mc 3,14-15), à son ouverture à toutes les nations (cf. Lc 24,47-49), à la vie éternelle (cf. Mt 9,13 ; 11,29 ; Jn 6,68). En tant que disciples, nous sommes soumis à l’autorité du Christ et nous ne pouvons pas nous « soustraire au devoir suprême » d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut à tous les peuples sans MessagCECA2020Janvier2 discrimination (Redemptoris Missio, 2). Cette annonce permet de faire connaitre le Dieu de Jésus Christ qui est AMOUR et de libérer l’homme de l’idolâtrie mensongère qui pervertit, le conduit au désespoir et l’amène souvent à troquer la vérité de Dieu contre le mensonge, à adorer et servir la créature de préférence au Créateur (cf. Rm 1,25).
 5. Le Concile Vatican II nous rappelle le caractère missionnaire de l’Eglise en ces termes : « Dans son pèlerinage, l’Eglise est, par nature, missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint Esprit selon le dessein de Dieu le Père » (Ad Gentes, n°2). Par conséquent, quand nous choisissons de suivre le Christ comme notre unique Sauveur, nous nous engageons à être ses vrais témoins dans la vie quotidienne. C’est ce que rappelait le Pape saint Jean Paul II dans son homélie lors de sa visite apostolique en Centrafrique en 1985 : « Les chrétiens doivent être au premier rang de ceux qui éduquent au sens du bien commun, par-delà les intérêts particuliers, et qui y coopèrent eux-mêmes. Ils auront à cœur d’acquérir une vraie compétence, d’accomplir consciencieusement le travail de leur profession, et, s’ils ont part à des charges publiques, de s’en acquitter pour servir tous les compatriotes, surtout les plus démunis, sans accepter le favoritisme, l’intolérance entre groupes ethniques, la corruption…» (Jean Paul II, Homélie pendant la Messe à Bangui, 14/08/1985). Sommes-nous vraiment aujourd’hui au premier rang de ceux qui construisent ou de ceux qui détruisent, de ceux qui rassemblent ou de ceux qui divisent, de ceux qui sèment l’amour ou de ceux qui attisent la haine ?
II – NOS ENGAGEMENTS
6. Chers frères et sœurs, comme vous le savez, nos célébrations liturgiques dynamiques et joyeuses rassemblent de nombreux fidèles qui sont actifs dans les communautés ecclésiales de base, les mouvements, les fraternités, les groupes et qui animent la vie de nos paroisses manifestant ainsi notre manière d’être en Eglise aujourd’hui. Nous bénissons le Seigneur pour son Esprit qui guide l’Eglise en Centrafrique dans ses engagements pour la justice, les droits de l’homme, l’amélioration des conditions de vie des populations et dans le règlement nonviolent des conflits surtout aux pires moments de notre histoire.
7. Toutefois, nul n’ignore que beaucoup reste à faire pour le relèvement effectif de notre pays. Le conflit armé qui y sévit avec toutes ses conséquences dramatiques fait paraître des contre-témoignages dans notre vie. Certains chrétiens séparent leur vie professionnelle de leur vie de foi. D’autres mélangent des pratiques magico-fétichistes avec les célébrations sacramentelles. D’autres encore se laissent attirer par des sectes et des sociétés secrètes (francmaçonnerie, Rose croix…). Enfin, certains délaissent les grandes valeurs d’unité, MessagCECA2020Janvier3 dignité, travail, respect, solidarité, honnêteté au profit du gain facile et des intérêts personnels.
 8. Où en sommes-nous dans le contrat social qui nous lie en tant que fils et filles de la République Centrafricaine ? Des engagements ont été pris pour la justice, en insistant sur l’impunité et la tolérance zéro (cf. Forum de Bangui en 2015). Des mécanismes judiciaires ont été mis en place. À quand l’effectivité de la Cour Pénale Spéciale (CPS) et de la Commission Vérité, Justice, Réconciliation et Réparation (CVJRR) en vue de la justice, de la réparation en faveur des victimes et d’une réconciliation durable ? Par ailleurs, nous nous interrogeons sur l’effectivité de l’autorité de l’Etat déployée à l’intérieur du pays. Des services sensibles tels que l’éducation, la santé, les structures de développement agropastorales, les infrastructures routières manquent cruellement. Même si l’année académique s’est mise en marche, la baisse de niveau scolaire est inquiétante. Comment peut-on se complaire avec la « politique de maîtres parents » ou le choix d’une éducation au rabais ? Et pourtant, on entend dire qu’il y a des financements octroyés pour le relèvement socio-économique de notre pays (RCPCA). A quoi servent tous ces fonds ? Et qui en profite ?
9. En ce début d’année électorale, les préoccupations de nos concitoyens sont réelles. Même si des efforts sont déployés pour réduire la violence, nous vivons dans un contexte d’insécurité, de peur et d’angoisse. En dépit des tentatives de désarmement, beaucoup d’armes lourdes et légères circulent encore dans le pays au vu et au su de tous. Les récents événements dramatiques d’Alindao, Km 5 à Bangui, Birao, Amdafock montrent que les entrepreneurs de la guerre n’ont pas encore dit leur dernier mot. Finalement, à qui profite le business de la guerre qui est florissant en Centrafrique ?
10. Nous apprécions les efforts du Gouvernement pour la restructuration des Forces de Sécurité Intérieure (FSI) et des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Mais comme la solution au conflit armé en Centrafrique n’est pas seulement militaire, nous nous interrogeons : à quand la formation de qualité et l’intégration massive d’instituteurs, de professeurs, d’infirmiers et de médecins ? Face à ces contrastes et ces grands chantiers, chers frères et sœurs, comment allons-nous retrouver notre identité de fils et filles de Dieu et renouveler notre engagement à assainir l’environnement spirituel, social et politique de notre pays ?
III – EXHORTATIONS
Aux Agents pastoraux
11. Vous êtes avant tout des animateurs et acteurs de la vie spirituelle de l’Eglise. Nous vous exhortons à la fidélité aux grâces baptismales et aux enseignements chrétiens : plus concrètement, n’utilisez pas le nom de Dieu pour servir vos intérêts personnels le plus souvent liés à l’argent. Soyons tous des hommes et des femmes de prière afin de garder nos lampes allumées pour dissiper les ténèbres qui nous entourent. Ayons le courage évangélique et les vertus héroïques qui permettent de prendre des décisions et de poser des actes en faveur du bien même au risque de notre vie. Engageons-nous à protéger les enfants et les personnes vulnérables avec amour. Que nos paroles et nos actions donnent plus de saveur à notre société et fassent grandir le peuple de Dieu.
Aux communautés chrétiennes
12. Le disciple de Jésus répond à un appel eschatologique, c’est-à-dire une invitation à participer au service du Règne de Dieu (cf. Mc 1,15). Le «règne de Dieu n'est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint » (Rm 14,17). Apprenez à travailler pour le bien commun. Faites valoir vos compétences dans les différents domaines de la vie et de manière particulière dans la gestion des biens temporels.
13. Soyez de vrais disciples du Christ. Ne vous laissez ni attirer, ni manipuler par ceux qui prétendent être les nouveaux sauveurs ou des libérateurs du peuple centrafricain. Certains sont des vendeurs d’illusions et ne font que de fausses promesses de prospérité, mais en réalité ils cherchent leurs intérêts égoïstes. Chers frères et sœurs, soyons vigilants en faisant preuve de discernement et de fidélité au Christ pour ne pas adopter des modes de vie contraires à l’éthique chrétienne. Nous vous encourageons à exercer vos devoirs citoyens en allant voter lors des prochaines échéances électorales, en luttant contre le favoritisme, le tribalisme, l’intolérance entre les groupes ethniques et politiques, la corruption et l’esprit de manipulation politicienne.
Aux jeunes
14. La jeunesse semble aujourd’hui être mise au ban de grandes décisions de la vie sociopolitique voire ecclésiale. Elle se sent étouffée et semble être en perte de repères. C’est pourquoi nous lançons cet appel aux jeunes : Vous n’êtes pas seulement des bénéficiaires passifs de grands décideurs et leaders, mais vous êtes le présent et l’avenir du pays et donc acteurs de l’histoire. Vous êtes appelés à écrire une histoire constructive. Soyez conscients de votre rôle capital dans l’histoire de votre pays et de l’humanité. Ne vous laissez ni décourager par la situation du pays ni désorienter par les démons de la MessagCECA2020Janvier5 haine et les entrepreneurs de la violence et de la destruction. Continuez de combattre le mal par le bien selon la Parole de Dieu (Cf. Rm 12,21).
Au Gouvernement
15. Conscients que la plupart d’entre vous confessent la foi en Jésus-Christ ou encore en un unique Dieu-Créateur, nous nous faisons l’obligation de vous rappeler vos devoirs régaliens qui peuvent être conçus comme une « mission » à accomplir pour le peuple. Vu l’ampleur des défis qui s’imposent à vous de manière inéluctable en ce début d’année :
 - Les élections législatives et présidentielles qui se pointent à l’horizon ;
- Les intentions manifestes de certains chefs de groupes armés à boycotter l’Accord politique pour la Paix et la Réconciliation en République centrafricaine ;
- L’existence des substitutions administratives par les groupes armés à l’intérieur du pays ;
- Le regain de violences dans certaines localités ;
- Les mouvements de déplacements internes ou bien des réfugiés et la cohabitation intercommunautaire encore difficile dans certaines localités ;
- Le retour effectif ou l’intention de retour de certains hommes politiques en exil ;
 - La difficulté du déploiement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire et de son efficience ;
- La difficile collaboration avec l’opposition politique ;
- L’approche du temps de la transhumance ;
Recommandons :
- De respecter le cadre constitutionnel des élections ;
- D’organiser dans le délai constitutionnel des élections libres et transparentes répondant aux exigences démocratiques d’un Etat de Droit ;
 - De revenir à la table de discussions avec les groupes armés pour trouver des solutions consensuelles et pacifiques à vos différends ou malentendus ;
 - De mettre en œuvre sans délai des mécanismes de sécurisation de la population civile, de faciliter les mouvements de retour des populations déplacées ou réfugiées, en rendant opérationnelles les Forces Armées Centrafricaines déployées à l’intérieur du pays ;
- De gérer avec sagesse le retour des hommes politiques ;
- De redynamiser un cadre de concertation et collaboration responsable avec les forces vives de la nation et les partis politiques dans un esprit de patriotisme ;
- De tout mettre en œuvre pour que les services décentralisés de l’Etat sortent de la figuration passive et soient effectifs à l’intérieur du pays ;
- De promouvoir la bonne gouvernance et une gestion saine des ressources naturelles au profit de la population ;
- De bien préparer, encadrer et sécuriser la transhumance pour éviter la destruction des champs, le vol de bétail et des pertes en vies humaines.
Aux leaders politiques
16. Nul ne doute de votre rôle comme animateurs et acteurs de la vie politique. L’heure est aux débats des idées et propositions concrètes et constructives. Ne soyez pas esclaves de vos intérêts privés et convictions politiques au point de vous radicaliser. Faites preuve d’un esprit de flexibilité politique et de concessions éclairées dans l’intérêt du peuple.
Aux groupes armés
17. Certains d’entre vous se sont inscrits dans l’esprit et le respect de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine : démantèlement des barrières, libération des édifices administratifs... Par contre, d’autres continuent de recruter, de conquérir de nouveaux espaces, d’exploiter abusivement et illégalement les ressources naturelles, de tenir des barrières. Nous rappelons que l’avenir de ce pays ne se situe pas au bout du canon. Il y a un temps pour tout, « un temps pour la guerre, un temps pour la paix » (Eccl 3,8) ! La cohérence et le respect des engagements sincères pour la cessation de toute hostilité nous permettront d’écrire ensemble une histoire d’un Centrafrique prospère par la voie de la paix et du dialogue.
Aux victimes de violences injustifiées
18. Nous vous renouvelons notre proximité et compassion et rappelons notre détermination à être à vos côtés par nos prières. Nous espérons que justice vous sera rendue.
A la communauté internationale
19. Nous saluons les efforts déployés jusqu’alors pour la consolidation de la paix, la restauration de la sécurité et la cohabitation pacifique entre les communautés. Nous vous exhortons à travailler davantage pour la mise en œuvre effective de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine. Dans le respect de la neutralité et de l’impartialité, nous vous encourageons à créer les conditions favorables à l’organisation des prochaines échéances électorales dans un climat de calme et de transparence.
Aux hommes et aux femmes de bonne volonté
 20. Travaillez à la sauvegarde et au respect de la création. Nous vous exhortons à promouvoir la cohésion sociale dans le respect de la diversité culturelle et confessionnelle.
 A tous nos concitoyens et à toute la nation
21. Nous adressons nos vœux de paix, de réconciliation, de communion fraternelle et d’acceptation mutuelle des différences pour construire une paix durable en Centrafrique.
22. Que la Vierge Marie, Reine de la paix, par son intercession, soutienne nos engagements pour la paix. Donné en la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception Bangui, 12 janvier 2020
Mgr Nestor-Désiré NONGO AZIAGBIA Evêque de Bossangoa Président de la CECA
Mgr Bertrand-Guy-Richard APPORA NGALANIBE Evêque de Bambari Vice-Président de la CECA
Dieudonné Card. NZAPALAINGA Archevêque de Bangui
 Mgr Guerrino PERIN Evêque de Mbaïki
Mgr Cyr-Nestor YAPAUPA Evêque d’Alindao
Mgr Dennis Kofi AGBENYADZI Evêque de Berbérati
Mgr Tadeusz KUSY Evêque de Kaga-Bandoro
Mgr Miroslaw GUCWA Evêque de Bouar

vendredi 10 janvier 2020

TCHAD: Oser l'écologie (par Pascal Djimoguinan)


Il est des moments où le discours, si consolant soit-il, doive laisser la place à l’agir. L’agir vient éprouver le discours pour en tirer ce qu’il y a d’authentique. Beaucoup de choses ont été dites sur l’écologie au Tchad. Il s’agit maintenant de voir comment mettre en œuvre tout ce discours qui jusque-là ne se satisfaisait que de son ergotage et de son autosatisfaction.
            Il s’agit, dans un premier temps de faire un bilan de ce qui se fait déjà, avant d’entreprendre quelques actions même si elles seront limitées dans le temps et dans l’espace. Il nous faut prendre au sérieux la remarque de Jacques Chirac dans son discours devant l’assemblée plénière du IVème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg en Afrique du Sud : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »
            Il nous faut maintenant arrêter de faire semblant de regarder ailleurs. Les efffets du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir. Que faisons-nous de notre maison commune ?
            Au Tchad, il y a quelques dates à retenir car il y a déjà quelque chose qui se fait et qui pourrait servir de tremplin pour aller plus loin.
- 1972, semaine de l’arbre instituée par le gouvernement du Tchad ; Avec un certain engouement, des milliers d’arbustes sont plantées avec la fameuse formule « Celui qui n’a pas planté un arbre avant de mourir a vécu inutilement. »
- 2009, Interdiction de l’utilisation du charbon et du bois vert pour lutter contre la déforestation. Cette mesure, bien qu’impopulaire chez les ménagères habituées à utiliser le bois de chauffage et le charbon, a pour but de lutter contre la déforestation sauvage du pays. Il faudrait encourager l’usage du butane en évitant les ruptures de stock.
- Avril 2010, Marie-Thérèse Mbailemdana, alors maire de N’Djamena, a interdit l’utilisation des sacs de plastique communément appelés « léda ». Ces sacs qui, à l’origine, semblaient être une trouvaille ingénieuse pour faire les courses a très rapidement montré ses mauvais côtés. On retrouvait ces sacs partout, sur les routes, accrochés aux arbres, emportés par le vent. Les sacs de plastiques étaient devenus un vrai cauchemar pour les habitants de N’Djamena.
            Pour ne pas multiplier les actions, il suffit de se demander comment optimiser celles qui ont déjà été entreprises.
            - La semaine nationale de l’arbre continue chaque année. On mobilise la population pour planter les arbres mais dès que la semaine de l’arbre est passée, les arbustes meurent faute de soins. Il s’agit maintenant de se demander comment entretenir les arbres plantés pendant la semaine de l’arbre. Tout doit commencer par une conscience citoyenne. Chacun doit se demander ce qu’il doit faire et s’y engager pour sauver les arbres plantés. Si chaque personne s’engage à ne s’occuper que d’un arbuste pendant l’année qui suit sa plantation, un pas aura été fait.
            - L’effort pour ne pas utiliser le charbon et le bois vert est sans doute le plus difficile. Il y a des solutions alternatives qui consistent à trouver à côté du gaz butane trop cher pour certaines bourses. Chaque municipalité devrait étudier le problème pour aider la population à se passer du charbon et du bois vert. Entre autres solutions, il y a l’usage des fruits du palmier doum pour faire la cuisine.
            - Enfin, pour les sacs en plastique, il est étonnant de voir pourquoi les autres villes n’ont pas suivi N’Djamena dans l’interdiction de leur usage. Tout le travail reste encore à faire dans les provinces. A N’Djamena, c’est un vrai succès. Il est difficile d’y voir les sacs de plastique. Nous attendons que les maires des autres villes interdisent l’importation et l’utilisation des sacs de plastique.
            Ce qui a été fait jusque-là ressemble à une goutte d’eau mais n’est-ce pas ces gouttes qui font les rivières ? Aucune action, si petite soit-elle n’est inutile quand il s’agit de lutter contre le réchauffement climatique. Chacun doit s’y engager et s’ingénier à trouver un moyen pour devenir un « acteur écologique ». Voilà l’appel de notre temps. Soyons des « acteurs écologiques ».


jeudi 2 janvier 2020

LU POUR VOUS/TCHAD - Suites positives du Mois missionnaire extraordinaire au sein de l’Eglise au Tchad


– « Les célébrations ont été vécues avec joie et ont historiquement marqué ce mois (missionnaire extraordinaire d’octobre 2019) » affirme un rapport des Œuvres pontificales missionnaires du Tchad envoyé à l’Agence Fides.
« Les conférences radio diffusées, les formations du personnel apostolique et des animateurs missionnaires, les pèlerinages missionnaires, les veillées de prières, les concerts, les célébrations eucharistiques et autres activités sont les moments forts qui ont positivement marqué ce Mois missionnaire extraordinaire » poursuit le rapport.
Pour conserver le dynamisme du Mois missionnaire extraordinaire, est prévue une montée en puissance des initiatives qui, chaque année, sont organisées pour le Mois missionnaire ordinaire.
« Chaque année, il faut lancer solennellement le Mois Missionnaire avec une messe d’ouverture et de clôture en privilégiant durant tout le mois d’octobre les activités suivantes : pèlerinage, rosaire missionnaire, séances de prière missionnaire, faire l’animation avec la figure des témoins missionnaire, concours de composition des chants missionnaire… en se servant du matériel pédagogique d’animation et de visibilité (dépliants, t-shirt, casquette, chapelet missionnaire, banderole, etc.) ; tout en utilisant les mass-médias (radio, journal, site web, réseaux sociaux) ». Il est prévu de former de nouveaux animateurs missionnaires au sein d’une Ecole d’Animation missionnaire.
En outre, les Œuvres pontificales missionnaires du Tchad se proposent de reprendre le thème du Mois missionnaire extraordinaire, « Baptisés et envoyés, l’Eglise du Christ en mission dans le monde » pour la retraite de Carême de cette année 2020 pour les Diocèses qui le désirent, en mettant en évidence la mission du Christ, le lien entre Missio ad gentes et Œuvres pontificales missionnaires, la figure de la Vénérable Marie Pauline Jaricot et la mission des baptisés.
En ce qui concerne la connaissance et l’appropriation des Œuvres et de la Missio Ad Gentes, il a été proposé à l’Assemblée Générale Ordinaire de Evêque du Tchad (C.E.T) l’enseignement des Œuvres pontificales missionnaires et la Missio Ad Gentes dans les Séminaires et les Instituts religieux à la suite du cours de Missiologie ; et aussi voir les possibilités de les introduire dans la catéchèse et la formation des catéchistes.
L’Assemblée Nationale des Œuvres pontificales missionnaires-TCHAD propose que la célébration du Mois Missionnaire Extraordinaire soit inscrite dans la dynamique de la célébration du Centenaire de l’évangélisation au Tchad qui se pointe à l’horizon d’ici 10 ans. Le Guide du Mois missionnaire extraordinaire pourrait servir à la préparation de cette célébration. L’objectif de cette proposition est de permettre aux fidèles de bien vivre les acquis de la mission afin de comprendre que chaque baptisé est un envoyé pour porter l’Evangile aux périphéries.

Enfin, le Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires du Tchad participera au deuxième pèlerinage international des Œuvres pontificales missionnaires pour le Mois Missionnaire Extraordinaire à Lourdes, du lundi 11 mai au jeudi 14 mai 2020 sur le thème : « Marie, première missionnaire : je suis l’Immaculée Conception ». (L.M.) (Agence Fides 02/01/2020)