vendredi 15 décembre 2017

Esclavage des noirs en Lybie : il faut en parler (par Pascal Djimoguinan)

            Il faut retenir ce nom : Nima Elbagir. C’est cette journaliste d’origine soudanaise qui a osé lever le voile sur cet abcès qu’est l’esclavage des noirs en Afrique du Nord et que par l’hypocrisie tout le monde feignait ignorer. Elle s’est rendue en Lybie et a pu assister à la vente de migrants noirs et l’a fait passer sur CNN
            Il semble, en recoupant les informations, que c’est un marché bimensuel et que les ventes se font à la criée : « Qui a besoin d’un mineur ? C’est un mineur, un homme fort, il va creuser. » Le prix des marchandises varie entre 400 et 550 dinars.
            On croyait cette époque révolue. On voulait croire que plus jamais cela n’allait encore avoir lieu. Malheureusement, autre chose est le rêve, autre chose est la réalité. Les noirs sont traités en Afrique du Nord comme des sous-hommes, des bêtes, des esclaves que l’on peut échanger contre espèces sonnantes et trébuchantes.
            Et tout cela n’est pas récent. Quand on parlait des discriminations dont les esclaves Haratines sont victimes, le reste de l’Afrique baissait la tête et s’enfermer dans un silence complice. L’Afrique recouvrait d’un voile pudique son humiliation qui continue en Afrique du Nord. Sans doute préférait-elle l’aide qui venait quelquefois des pays frères du Maghreb, au détriment des frères de couleurs qui devait lutter dans l’anonymat pour leurs droits à être des hommes et des femmes libres.
            Depuis des années, il est question du traitement dégradant envers des migrants de l’Afrique subsaharienne en route vers l’Europe. Les informations ne changent pas, qu’il s’agisse du Maroc ou de l’Algérie… Les noirs subissent toutes les humiliations imaginables. Ils ne tiennent que par la force du désir qu’ils ont d’arriver en Europe.
            Il est temps que les pays du l’Afrique du Nord, spécialement la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Lybie disent concrètement quelle est leur politique par rapport aux noirs venus de l’Afrique subsaharienne.
            Il ne sert à rien de se complaire de la loi de l’omerta qui était en place jusque-là. Les États de l’UA devraient exiger une déclaration claire et un changement de comportement. Ce n’est pas être raciste que d’exiger que les pays du Maghreb aient un comportement plus humain.
Comment Travailler avec des gens qui vous dénient votre humanité ?  L’UA même doit changer. Non, la situation actuelle ne peut perdurer. Nous ne pouvons pas continuer de coopérer dans ces conditions avec les États de l’Afrique du Nord.

Les cartes doivent être redistribuées. Si l’UA est incapable d’exiger et d’obtenir l’égalité de ses membres, ce sont les populations qui prendront les choses en main. Plus jamais ça ! Plus jamais ça ! Honte à nos dirigeants ! Plus jamais ça !


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