Il faut retenir ce nom : Nima Elbagir. C’est cette
journaliste d’origine soudanaise qui a osé lever le voile sur cet abcès qu’est
l’esclavage des noirs en Afrique du Nord et que par l’hypocrisie tout le monde
feignait ignorer. Elle s’est rendue en Lybie et a pu assister à la vente de
migrants noirs et l’a fait passer sur CNN
Il semble, en recoupant les informations, que c’est un
marché bimensuel et que les ventes se font à la criée : « Qui a besoin d’un mineur ? C’est
un mineur, un homme fort, il va creuser. » Le prix des marchandises
varie entre 400 et 550 dinars.
On croyait cette époque révolue. On voulait croire que
plus jamais cela n’allait encore avoir lieu. Malheureusement, autre chose est
le rêve, autre chose est la réalité. Les noirs sont traités en Afrique du Nord
comme des sous-hommes, des bêtes, des esclaves que l’on peut échanger contre
espèces sonnantes et trébuchantes.
Et tout cela n’est pas récent. Quand on parlait des
discriminations dont les esclaves Haratines sont victimes, le reste de l’Afrique
baissait la tête et s’enfermer dans un silence complice. L’Afrique recouvrait d’un
voile pudique son humiliation qui continue en Afrique du Nord. Sans doute préférait-elle
l’aide qui venait quelquefois des pays frères du Maghreb, au détriment des
frères de couleurs qui devait lutter dans l’anonymat pour leurs droits à être
des hommes et des femmes libres.
Depuis des années, il est question du traitement
dégradant envers des migrants de l’Afrique subsaharienne en route vers l’Europe.
Les informations ne changent pas, qu’il s’agisse du Maroc ou de l’Algérie… Les
noirs subissent toutes les humiliations imaginables. Ils ne tiennent que par la
force du désir qu’ils ont d’arriver en Europe.
Il est temps que les pays du l’Afrique du Nord,
spécialement la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Lybie disent concrètement
quelle est leur politique par rapport aux noirs venus de l’Afrique
subsaharienne.
Il ne sert à rien de se complaire de la loi de l’omerta
qui était en place jusque-là. Les États de l’UA devraient exiger une
déclaration claire et un changement de comportement. Ce n’est pas être raciste
que d’exiger que les pays du Maghreb aient un comportement plus humain.
Comment
Travailler avec des gens qui vous dénient votre humanité ? L’UA même doit changer. Non, la situation
actuelle ne peut perdurer. Nous ne pouvons pas continuer de coopérer dans ces
conditions avec les États de l’Afrique du Nord.
Les
cartes doivent être redistribuées. Si l’UA est incapable d’exiger et d’obtenir
l’égalité de ses membres, ce sont les populations qui prendront les choses en
main. Plus jamais ça ! Plus jamais ça ! Honte à nos dirigeants !
Plus jamais ça !
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