Voici que s’approche la date fatidique,
Date marquée en lettres de
sang
Date faite de larmes et de morves.
J’écoute, que disent les journaux :
« Le 20 octobre 2022, des
milliers de Tchadiens descendaient dans la rue pour protester contre la
prolongation de la transition de deux ans. Des dizaines de personnes ont été
tuées par les policiers et les soldats à N’Djamena. »
Mais tout le monde tourne son
regard vers le mur
Tous feignent de ne pas voir
Ces morts effacés, oubliés,
niés
Ils n’existent tout simplement
pas
Car la realpolitik est passé
par-là.
Mais les faits sont têtus
Si ces jeunes ne sont pas
officiellement morts
Il y a cependant des cœurs qui
saignent
Il y a des mères qui pleurent
leurs enfants :
Un
cri s’élève dans Rama, pleurs et longue plainte : c’est Rachel qui pleure
ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus
(Matthieu 2,18).
Des milliers de Rachel ne sont
pas entendues et leur peine est niée.
Elles sont néantisées car elles
ne font pas le poids.
Mais les faits sont têtus, le
20 octobre approche.
Qui se rappellera ces
innocents tombés ?
Qui marquera d’une pierre
blanche leur passage ?
Je ne pleurerai pas, on ne
pleure pas les martyrs
J’énoncerai tout simplement le
courage.
Vive un Tchad épris de justice
et de paix
Honneur à vous, martyrs pour
un Tchad nouveau.