Le microcosme politique
tchadien est en effervescence. Une ordonnance a été publiée le 4 juillet 2024
au Tchad. Elle porte sur la restructuration des unité administratives. L’ordonnance
n° 001/PR/2024 a introduit plusieurs changements significatifs ; le Tchad
est désormais composé de 23 provinces, 120 départements et 454 communes. Il y
aura 165 députés, avec un député par circonscription électorale, plus un autre
dans les circonscriptions comptant plus de 90.000 électeurs. Quatre sièges sont
réservés aux Tchadiens de l’étranger.
Le problème qui se pose, est
que le nombre de députés n'a pas été équilibré, chaque département devant avoir
un député, ce qui crée des disparités. Le quota de sièges accordés aux députés
de la province de l'Ennedi-Est fait couler beaucoup d’encre dans l’opposition.
Par ailleurs, la date des
élections législatives afin de renouveler les 188 membres de l’assemblée
nationale a été fixé au 29 décembre 2024. Le corps électoral sera convoqué le
29 novembre et la liste définitive des électeurs sera publiée le même jour. La
campagne électorale débutera le 7 décembre et prendra fin le 27 décembre. Les
dépôts des candidatures auront lieu du 19 au 28 octobre 2024 et les résultats
définitifs seront connus le 3 février 2025.
Deux griefs concentrent la
lutte de l’opposition et de la société civile. Le premier étant le déséquilibre
créé par le fait que certaines régions sont surreprésentées alors que d’autres,
bien qu’étant plus peuplées, sont lésées. Le second grief est que la compagne
électorale et les élections auront lieu pendant le temps de Noël, ce qui ne
respecterait pas le temps liturgique des chrétiens.
Il se trouve que les faits ci mentionnés sont trop gros pour avoir échappé aux législateurs. Nous estimons
qu’en fait, il ne s’agit que de l’arbre qui cache la forêt.
En réalité, la botte secrète
de Mahamat Kaka, est de se défaire du MPS (Mouvement Patriotique du Salut).
Certes il a eu besoin de ce parti, hérité de son père pour mener le dialogue
national, la Transition, puis les élections présidentielles. Mais avec le
temps, ce parti commence, comme tout héritage, à être pesant. Mahamat Kaka ne
voudrait pas continuer à porter le passif de ce parti et supporter la pression
de ses pontes.
Cette mise à l’écart du MPS se
fera en douce. D’abord, le régime s’appuiera sur les représentations
régionales. Les députés de certaines régions sauront qu’ils sont là grâce au président.
Ils formeront un groupe parlementaire tel que le président n’aura plus besoin
du MPS. Mis sous pression, le MPS changera de nom pour devenir le parti du
président, sinon un nouveau parti sera créé. La MPS commencera alors sa
descente aux enfers.
Ce sera avec ce nouveau partie
que le présidera entamera la prochaine campagne présidentielle car, la
Transition n’étant pas un mandat, le président se présentera pour le second
mandat. Les législations ne serviront que de ballon d’essai. Qui vivra verra.