Lorsque la galère aura décimé toute la terre, si elle en est capable, les derniers survivants seront ceux qui auront de l’humour, c’est-à-dire, c’est qui seront capables de rire de leurs propres misères et d’en faire des pamphlets.
J’ai
ouïe dire qu’il y avait non loin de Doba, pardonnez-moi le peu que je puisse
offrir, une famille assez snob, aux débuts des indépendances, qui tendait à s’occidentaliser
pour les besoins de la cause.
Un
jour, pour son plus grand malheur, le paternel passa l’arme à gauche. Il
fallait organiser des funérailles dignes du patriarche, sans se donner en
spectacle grossier comme le font les autres, attardés qui pleurent encore leurs
morts comme dans l’antiquité. La famille décide donc que les lamentations pour
l’auguste disparu se feraient en français. Il y avait donc la veuve, les
enfants et l’oncle qui, de sont état, était un ancien combattant de l’armée
française. Nous avons donc pris soin de transcrire les lamentations de la
famille évoluée, par les porter à la postérité.
ENFANTS :
Papa, laissé souffrir, hum, laissé souffrir, papa laissé souffrir.
Veuve :
Mon mari est mort, qui va garder les enfants, fants, fants, fants,
ONCLE :
Depuis que je suis dans l’armée je ne mort pas. Ngo kon man ke si Lamy
si mort, mort, mort.
Tout ces pleurs alternés
donnent une symphonie digne de Beethoven ou de Mozart, ce qui occidentalisait à
souhait les funérailles du vénérable père passé à trépas.
Nous autres pauvres sauvages
attardés, préforons encore organiser nos funérailles avec des tam-tams et des
balafons et des chants dans les langues locales.