Le Tchad est devenu une
véritable image d’Epinal, réceptacle de lieux communs où s’affrontent de
manière permanente le Sud et le Nord. N’est-il pas temps de commencer de penser
autrement ?
Il est courant que lorsque
deux tchadiens se rencontrent, ils mettent tous leurs sens en éveil pour
localiser leur origine. Tout est mis en contribution pour cela : Les noms,
l’habillement, le comportement, la manière de raisonner. On cherche des indices
pour pouvoir dire si l’autre vient du même terroir ou s’il est de l’autre côté.
Une fois que chacun a réussi à
identifier le lieu d’origine, cela déterminera toute la relation entre les
deux.
Cette façon d’agir est
tellement ancrée chez les tchadiens que leurs schèmes mentaux fonctionnent avec
cela.
N’est-il pas temps de dire
ensemble non à ces habitudes qui empêche de construire une nation ? Cela
ne sert à rien de passer le temps à vouloir rejeter la faute sur les autres.
Comme tchadiens, nous avons un
passé qui fait partie de notre histoire et que nous devons assumer. Mais nous
ne pouvons pas continuer de parler, d’agir, bref de nous comporter comme des
antagonistes en parlant toujours d’eux et de nous. Nous devons apprendre à
parler de « nous ».
La route qu’il faudra
désormais prendre ensemble à pour nom le « désarmement moral ». Nous
avons passé du temps à nous surarmer, à créer des tendances politico-militaires.
Il est temps de créer en nous une nouvelle mentalité, une nouvelle façon de penser.
Le désarmement moral dans lequel
nous devons nous engager demande de nous bien de sacrifices.
Le modèle que nous devons
adopter est celui de l’enfant qui apprend à marcher. Au début, il trébuche, il
tombe, mais cela ne l’empêche pas de continuer jusqu’à ce qu’il sache marcher.
Il en sera de même pour le
désarmement moral. Les préjugés ne disparaitront pas du jour au lendemain ;
il y aura encore des impaires. Il y aura également des gens qui chercheront à
saboter cette entente cordiale car cela va contre leurs intérêts égoïstes. Mais
nous avons la foi que le Tchad est possible. Oui, le Tchad est possible. Il
nous suffit d’oser !
Oui, le Tchad est possible !