1- Perdre le nord est une expression bien française qui signifie « qu’on ne sait plus où l’on est. »
Il ne s’agit pas de parler ici de fédération du pays.
2- Se demander si l’on ne sait plus où l’on est au Tchad, n’est-ce
pas une affirmation trop grave. Quelles conséquences pourrait-on tirer de cela ?
Est-ce à dire que le Tchad serait dans un état critique.
3- Parler d’état critique, c’est
utiliser un langage médical qui ne sied pas bien l’analogie que nous voulons
établir (aussi bien analogie de proportion que d’attribution si chères à notre
ami Aristote.)
4- Nous préférerions parler d’état
de crise qui bien que d’origine médicale, exprime dans son sens figuré « le moment périlleux ou décisif dans l’évolution
des choses).
5- S’il s’agit d’un moment
périlleux ou décisif, cela signifie qu’il ne faut pas jouer la procrastination.
Les choses ne doivent pas rester à l’état et qu’une décision doit être prise
immédiatement pour éviter le pire.
6- L’adage dit que le meilleur
est l’ennemi du bien. Il ne s’agit donc pas de vouloir pour le Tchad faudra
éviter la tentation de manichéisme qui s’empare de tous ceux qui veulent faire
des réformes. Ne pas vouloir absolument tout pasteuriser en voulant élimer tout
ce qui a un relent de mal. Il faut avoir un esprit de compromis sans céder à la
compromission.
7- Pourquoi parler de crise ou
de perte de nord au Tchad ? Un simple constat :
- La fonction publique ne
fonctionne plus.
- Les hôpitaux sont fermés
alors que pendant la saison des pluies est la période la plus propices au
paludisme et aux diverses maladies diarrhéiques. Seules fonctionnent les
cliniques privées (donc chères).
- Les écoles et les
universités sont fermées (et pourtant les examens ont lieu. On forme
intentionnellement des gens qui n’auront pas le niveau).
- La crise sociale a atteint
des sommets encore jamais connus dans le pays.
- L’incivisme a atteint un
niveau alarmant dans tous les domaines et à tous les échelons.
- La Nation est en péril, les
communautés sont en péril et personne ne lève le petit doigt pour trouver une
solution.
Conclusion : De tout cela, on pourrait dire que le Tchad est
en train de prendre son thé, assis sur un tapis posé sur un volcan en sommeil.
On se demande d’où viendra le sursaut. Les choses ne
peuvent continuer ainsi. On ne gagnerait pas à jouer l’attentisme. Des
décisions courageuses doivent être prises, aussi bien au niveau de l’Etat que
de celui des sociétés civiles et associées.
Le principe de subsidiarité n’a jamais été aussi mis au
mal que maintenant. Il s’agit maintenant de le redécouvrir. Il faut arriver
également à faire confiance à la base et ne pas faire tomber du haut des
décisions sur les populations qui n’en veulent pas. Le Tchad pourrait de
nouveau retrouver le nord et redevenir un Etat normal !