Au Tchad, la tentation est grande. Faire comme les Etats de l’AES et chasser l’armée française au nom de la souveraineté, au nom d’une certaine souveraineté. Ce qui semble clair sur le papier ne l’est pas en réalité. N’est-on pas en train de mettre la charrue devant les bœufs et de jeter le bébé avec l’eau du bain ?
Pour le président Mahamat
Kaka, le départ des troupes françaises du Tchad semble un coup de poker
politique qui semble le libérer de l’aliénation d’une tutelle qu’il porte à
fleur de peau et dont les fils blancs dont il est cousu sont trop apparents.
Le gouvernement s’appuie sur le climat anti-français
ambiant, pour dénoncer l’accord de coopération militaire avec la France. Bien
que cela relève de la pure démagogie, le gouvernement joue à l’innocent trahi
dans sa bonne foi…
S’expliquant sur l’arrêté du 29 novembre 2024 mettant fin à la coopération
militaire avec la France, le ministre des affaires étrangères du Tchad a estimé
que cette décision était le résultat d’une analyse approfondie, visant à renforcer
la souveraineté nationale et à garantir la sécurité des citoyens.
De
fil en aiguille, une commission spéciale a été mise en place pour résilier les
accords militaires avec Paris, et des manifestations voient le jour dans
différentes villes pour soutenir la décision.
Parfois,
c’est dans l’hilarité générale qu’il faut jouer aux Cassandres.
On
fait rapidement la comparaison avec les pays de l’AES en oubliant le vieil adage
français qui dit que « Comparaison n’est pas raison ». Cet adage attribué
à Raymond Queneau a bien sa place ici, vue que le Tchad ne ressemble pas à ces
pays. Il est bien atypique. En effet, placé aux confins du Soudan et de la
Lybie, le Tchad a toujours fait l’objet de la convoitise de ces pays. Mal
aimée, la France a toujours été le mal nécessaire qui a servi à l’équilibre du
Tchad face aux intérêts divergents venant de ces pays, plutôt orientés vers l’Orient
arabe avec des risques d’intégrisme religieux. Il faut dire qu’avec le départ
de la France, le Tchad se retrouvera seul face à ces pays, qui, en plus, sont
en guerre.
Il
y a donc à parier que les conflits de la Lybie et du Soudan vont s’étendre au
Tchad, qui, plus est, joue mal au pompier pyromane.
Le
Tchad se retrouve ainsi dans la fournaise ardente avec l’affaire Yaya Dillo mal
réglée, la guerre du Soudan qui génère des réfugiés et dans laquelle malgré se
dénégations, il prend part,
Aux
frontières méridionales du Tchad, les russes sont aux aguets, sachant que la
nature a horreur du vide. Face aux appels d’air provoqués par l’instabilité
générée par la Lybie et le Soudan, le Tchad se tournera vers les russes, mais
la situation ne sera pas pour autant maitrisée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire