Le Tchad ne cesse de servir à la communauté internationale ces imbroglios dont il a le secret. Depuis quelques semaines, un ancien premier ministre git dans les geôles de la République suite à des allégations d’incitation à la haine.
Les faits incriminés remontent
au 14 mai 2025. Ce jour-là, 42 personnes, en majorité des femmes et des
enfants, ont été tuées à Mandakao, village situé à 18 km de Beinamar, dans le
Logone-Occidental. Suite à ces événements, monsieur Masra Succès a été arrêté
le 16 mai 2025, accusé d’incitation à la haine et complicité d’assassinat
volontaire et profanation de sépultures. La preuve repose sur un audio
enregistré en 2023, deux ans avant ces événements. Il sera par la suite placé
en détention préventive dans la maison d’arrêt de Klessoum après avoir été
présenté à la justice le 21 mai 2025.
Ces accusations semblent sauter
à pieds joints sur l’accord de Kinshasa (ou accord Toumai) signés le 31 octobre
2023 sous l’égide du facilitateur Félix Tshisekedi, président de la RDC.
En parlant de cet accord de
principe, Masra Succès l’avait résumé en trois point : cet accord permet
de rentrer, d’exercer librement les activité politique et enfin d’avancer sur
le chemin de tout ce qui permettra l’amnistie.
Ignorant tout de l’accord et
en lisant entre les lignes, nous pouvons inférer qu’il donne droit à l’amnistie.
Si tel est le cas, tous les actes posés avant cette amnistie découlant de l’accord
de principe du 31 octobre sont couverts. Or il se trouve que les audios
incriminés sont de 2023.
Le véritable problème qui n’a
pas été abordé est la résurgence de cet audio en 2025. Qui a fait ressortir cet
audio et quand ?
Normalement c’est celui qui a
fait ressortir cet audio couvert par l’accord de Kinshasa et qui l’utilise à
des fins subversives qui doit être poursuivi. Le coupable n’est plus celui qui
est désigné.
Il faudra donc que la justice
fasse rapidement son travail, c’est-à-dire, libérer Masra Succès et poursuivre
celui qui a fait ressortir l’audio.
L'affaire Masra est comme le thermomètre qui montre la chaleur consécutive à la fièvre. On ne soigne pas la fièvre en cassant le thermomètre, mais en s'attaquant aux vraies causes.
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