Avez-vous entendu parler du principe du moindre mal ? On l’emploi en philosophie et en politique. Ce principe suggère que, devant une situation où plusieurs solutions sont mauvaises, la meilleure action consiste à choisir celle qui cause le moins de dommage et de souffrance.
Le
Tchad est un pays immense qui a une étendue de 1.284.000km². Il faut en
convenir, la grande moitié est couvert de désert, mais n’empêche que l’autre
partie est fertile. Cela fait qu’il y a, dans le pays de vastes étendues où l’herbe
pousse et qui pourrait servir de pâturage.
Or
il se trouve qu’il y a un grand mal à faire vivre ensemble les agriculteurs et les
éleveurs. Chacune de ces deux communautés estime avoir la préséance sur l’autre
et la terre ne devrait être que pour son usage exclusif.
Jusqu’à
maintenant, le conflit perdure tout simplement parce que tous se sont faits
prendre dans le cercle vicieux du « qui a tort, qui a raison. »
Nous
nous trouvons dans une contradiction dont nous ne pouvons sortir que par une
autre contradiction.
La
contradiction de la cohabitation pacifique doit être dépassée par la
contradiction du de la cohabitation séparée.
Qu’est-ce
à dire ? Cela signifie qu’il ne faut pas forcer la vie sur un même
terroir. Le problème qui se pose n’est ni un problème de religion, ni un
problème de la différence Sud-Nord. La preuve est que ce problème de la
cohabitation entre agriculteurs et éleveurs se pose aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest,
Au Centre qu’au Sud. Ce problème n’est pas propre qu’au Tchad car on le
retrouve un peu partout en Afrique. On pourrait aussi, en utilisant des
pincettes, le faire remonter à Caïn et à Abel.
La
contradiction consisterait à faire des éleveurs nomades des sédentaires, ce qu’ils
ont commencé en installant leurs ferricks non loin des villages déjà habités.
La solution serait de se trouver des terres fertiles dans des régions non
habitées par d’autres agriculteurs. Eleveurs et agriculteurs ne sont pas
obligés de vivre ensemble.
Les
éleveurs ne sont pas obligés de continuer de vivre comme si le monde n’avait
pas changé. Vivant sur un territoire autonome, ils pourraient transformer leurs
ferricks en ranchs. Ne vivant plus de la transhumance, les éleveurs peuvent
alors pratiquer les cultures fourragères.
Pour
arriver à cette nouvelle forme de vie, il faut un courage politique. L’administration
devrait être capable d’aider à cette transformation qui sera profitable à toute
la nation, car non cela éviterait les conflits, mais créera une autre forme d’industrie
utile.